Rencontres photographiques

Après "Aller-Retour" notre collaboration à Paris en Avril, Yann Merlin et moi décidons d'intervenir pendants "Les Rencontres Photographiques d'Arles", totalement "Off" avec une oeuvre éphémère de 3 mètres sur 4. 
Yann photographe me propose de choisir une de ces photos pour y coller "L'Avion".

Ce collage est une allégorie aux réfugiés...

Pour commencer une photo de Yann Merlin (prise en 24X 36 agrandie 3 mètres sur 4). Des étourneaux font une pause sur les branches d’un arbre, avant de repartir pour une migration… Liberté !
Sur ce arrive « L’avion » et change le sens de cette la première image. Imprimée sur un papier qui garde sa transparence il pause un cadre (re-cadre) qui emprisonne certains oiseaux alors que d’autre prennent la fuite à temps. On peut y voir un parallèle avec les histoires que vivent les immigrés d’Afrique emprisonné en Libye… Certain y arrivent alors le rêve de l’Europe ne tari pas. Plus dramatique « L’avion » peux aussi être vu comme le charter retour de ceux qui on après tant de souffrance réussis le passage en Europe.

« L’avion » est sans doute l’image la plus connue du 21em siècle. La plus terrifiante.
Celle qui a semé la panique et déstabilisé l’assurance et le confort des pays occidentaux.
Une image « amateur » libre de droit.
Je l’utilise pour m’interroger, pour me / nous poser la question du pouvoir des images.
Je me la suis approprié pour tenter de la détourner de son contexte initial (deux seconde avant l’impacte contre le WTC). Sortir « L’avion » de là pour en faire autre chose, Un oiseau par exemple. Mais on ne trompe personne, « L’avion » est plus que reconnaissable, elle est encrée dans la mémoire collective, elle est violence pure. Comment oublier?

Que se passe-t-il quand on la confronte à d’autres images, as-t-elle toujours le dessus? Son sens peut-il changer? Le principe du montage cinématographique veut que ce soit possible.

L’image qui résulte de cette collaboration est comme un étrange rêve, un une inquiétante étrangeté.